Dans une autre vie,
je garde un phare.
(et vice versa)
En mer.
Ou alors sur une île.
Je vis la solitude comme une alliée,
j’aime avec un éternel A
l’univers déroulé à mes pieds dans le gris Peyne breton.
J’écoute des choeurs orthodoxes ou
Chopin ou Dead Can Dance ou
Denez Prigent ou Ashkhabad,
en montant pas à pas les
362
marches de pierre menant à
la lanterne.
Je me sens au coeur de tout
car loin de tout,
je vire un peu mystique
forcément
écriture et peinture m’accompagnent au long
des jours et surtout
des nuits de quart.
Je fais
de brefs allers-retours à terre,
sur le continent,
et de là-haut je
veille sur le traffic maritime en ondes positives.
Je m’endors
enveloppé et
caressé et
bercé
par les faisceaux lumineux déchirant la brume
en silence
à intervalle
immuable.
Rien ne me manque, jamais.
Je sais
qui je suis.
Je m’appelle
Jason.