Canicule. Vent brûlant, herbes calcinées. Ciel voilé.
Feu sans flammes, incendie aérien. L’orage tourne au-dessus de Sisteron, pas si loin, là-bas au bout de la vallée.
Au-delà gris et blanc sur les chaines de montagnes. Tonnerre sans éclairs.
Notes cristallines du carillon dans l’arbre, puis dans l’air. Du vent qui ne cesse de sembler vouloir s’élancer pour retomber aussitôt montent de fugitives fraîcheurs relatives. L’air redevient respirable.
Au matin, bruit de machines agricoles en bas dans la vallée. Dans le jardin des Den une minuscule grenouille mordorée,
un noyau de pêche patiné par le temps comme un cerveau miniature à vif.
Le soir, crépitement régulier et inversé de l’arrosage automatique du jardin.
Sur les dalles de la terrasse, feuilles sèches arrachées au cerisier : prémices de l’automne ou vestige de sécheresse ?
Tourbillons d’air plus frais et très vite sec et brûlant à nouveau.
A l’angle extérieur de la maison, sous le toit, un double rail montant/descendant de fourmis,
ininterrompu depuis notre arrivée, au moins.
Dans le jardin, tomates au goût d’été. Ciel voilé. Vent brûlant, herbes calcinées. Canicule.
Archives de Tag: La ballade du mois d’aout 2012
La ballade du mois d’août 2012 # 4
La ballade du mois d’août 2012 # 3
La ballade du mois d’août 2012 # 2
Le ciel s’écoule
sur la vie
la rumeur des origines
fulmine
et creuse en moi des mots
de braises
que la buée oublie
(Séverine Daucourt Fridriksson, « Lîle écrite »)
http://www.ucblueash.edu/artcomm/web/w2005_2006/maria_Goldsworthy/TEST/index.html
http://www.musee-gassendi.org/sentinelle-de-la-vallee-du-vancon.html
La ballade du mois d’aout 2012 # 1
Photo Mark Haycraft
La grande montagne
Là se trouve
la montagne bleue.
Nous la voyons disparaitre
dans le soir et la nuit.
Puis nous nous couchons fatigués.
Et nous sortons à nouveau
le jour suivant.
La montagne bleue est là, imposante, aimée.
Puis nous sortons le jour suivant.
La montagne bleue est cachée dans le brouillard.
C’est ainsi que, tous, nous passons notre temps.
La montagne bleue
est noire de pluie.
La montagne bleue
est couverte de neige.
La montagne bleue
bleuit à nouveau
et rien ne la dépasse en hauteur.
Telle est la grande montagne.
(Tarjei Vesaas
« Lisières du givre », p.122 / traduit du néo-norvégien)
Sur Tarjei Vesaas :
http://www.jose-corti.fr/titresetrangers/barquelesoir.html
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/vesaas/vesaastarjei.html