Canicule. Vent brûlant, herbes calcinées. Ciel voilé.
Feu sans flammes, incendie aérien. L’orage tourne au-dessus de Sisteron, pas si loin, là-bas au bout de la vallée.
Au-delà gris et blanc sur les chaines de montagnes. Tonnerre sans éclairs.
Notes cristallines du carillon dans l’arbre, puis dans l’air. Du vent qui ne cesse de sembler vouloir s’élancer pour retomber aussitôt montent de fugitives fraîcheurs relatives. L’air redevient respirable.
Au matin, bruit de machines agricoles en bas dans la vallée. Dans le jardin des Den une minuscule grenouille mordorée,
un noyau de pêche patiné par le temps comme un cerveau miniature à vif.
Le soir, crépitement régulier et inversé de l’arrosage automatique du jardin.
Sur les dalles de la terrasse, feuilles sèches arrachées au cerisier : prémices de l’automne ou vestige de sécheresse ?
Tourbillons d’air plus frais et très vite sec et brûlant à nouveau.
A l’angle extérieur de la maison, sous le toit, un double rail montant/descendant de fourmis,
ininterrompu depuis notre arrivée, au moins.
Dans le jardin, tomates au goût d’été. Ciel voilé. Vent brûlant, herbes calcinées. Canicule.
Sep3