Dans l’archipel des gris, pique-nique panoramique, sieste face à l’ouest.
Ruelles, roches et fée, horizon lunaire marée.
Puis un jardin ami, et près du poêle, le thé des retrouvailles.
Ensuite la cale, la re-traversée, un rayon de soleil.
brouillard gris sur les Montagnes Noires / printemps tapi dans les souches de l’hiver
ciel d’aquarelle griffé des pierres austères des manoirs et des clochers
nous traversons des nulle-part qui ne connaissent pas la mer
juste l’odeur tourbe des forêts et l’explosion des fleurs de merisiers
rues du commerce
entêtantes odeurs chimiques
aux seuils des magasins
ciel gris et lourd de printemps
moiteur de la ville sans pluie
la nuit le vacarme des trams
par à-coups qui fracture le sommeil
façades tranquilles
et derrière les hauts murs
esquisses de jardins paradis
Audierne. Le moka sent le jasmin.
Dix kilomètres et des bois flottés, univers.
Vol des goélands aux cîmes des bateaux.
Le soleil refroidit, l’air vire au gris.
« Tu sais, le port, c’est compliqué, à Douarnenez. »
Au fond de la tasse rouge, l’écume du café.
Trentemoult
Ilot hors de la ville hors dehors du temps hors dehors nos vies
Attablées -longue table de bois blond- à La Civelle
Fin d’une matinée de soleil frais soleil revenu sent le printemps
Rôdent les ouvriers des chantiers navals
Dans les ruelles étroites colorées bric broc maisons havre home
Une fille emitouflée écrit sur la terrasse
Le fleuve file large et lent vers la mer
Sur l’autre rive rouillent les grues les quais les entrepôts
Ferrailles entrailles déraillent
Et là-bas les hautes façades blanches de Nantes
Claquent les couleurs explosent les lumières
C’est comme le premier jour du printemps.
[pour S.]
dormi dormi dormi et puis
éclaircie du ciel qui bleu puis brume
au loin Ouessant île des femmes
flotte la mémoire
contient le désir
aux rias de sables blonds
soleil et vent du large
nouent un fil rouge un fil violet
à la passerelle la mer a monté
le Conquet s’alanguit sur sa falaise
parquet ancien abri cosy
la nuit qui tombe
et puis du thé
Fleur Bleue La Grande Vinotière
en face de moi tu dessines
des poissons au crayon gris
dans ton petit carnet
perles oranges à ton poignet
étoiles lumières de fêtes encore
les sorcières se fondent dans le décor
Palissades de bois
tête de Bouddha grise
du vent dans les grands arbres